La Ville de Fréjus rend son traditionnel hommage aux harkis et aux formations supplétives

Publié le 25 septembre 2020
Chaque année, depuis 2001, une journée d’hommage unique, le 25 septembre, reconnaît officiellement le drame des harkis (*). Deux années plus tard, le 31 mars, le président de la République de l’époque, Jacques Chirac, promulgue un décret officialisant et instaurant la journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives.

La Ville de Fréjus rend son traditionnel hommage aux harkis et aux formations supplétives

La Ville de Fréjus rend son traditionnel hommage aux harkis et aux formations supplétives

En avril 2012, le président Nicolas Sarkozy reconnaît de manière officielle la responsabilité du gouvernement français dans “l’abandon“ des harkis en 1962, après la fin de la guerre d’Algérie.
François Hollande, également lors de son quinquennat aux commandes de l’État français, appuie à son tour quatre ans plus tard, le 25 septembre 2016, reconnaissant à son tour « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie, et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France ».

La Ville de Fréjus rend son traditionnel hommage aux harkis et aux formations supplétives

Ainsi, si une cérémonie officielle se tient chaque année dans la cour d’honneur des Invalides à Paris, nombre de communes françaises commémorent également ce souvenir en cette journée.

Fréjus ne fait pas exception à la règle, qui honore « ces hommes, harkis et membres des formations supplétives qui ont servi la France de 1954 à 1962. Chaque année, nous nous souvenons ici-même de leur engagement et proclamons notre éternelle reconnaissance à ceux qui ont lutté avec courage sous le drapeau français ».

Un hommage signé du maire de Fréjus, David Rachline, ce vendredi 25 septembre et en cette cérémonie – au rond-point bien nommé des Harkis –, aux côtés de son adjointe également conseillère régionale, Brigitte Lancine, de la députée française au Parlement européen, Julie Lechanteux, ou encore  du capitaine Thibaut Lafargue, représentant le Chef de Corps du 21e RIMa.

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Revue des troupes, discours, dépôts de gerbes, mais avant tout un profond recueillement

Après une revue des troupes, Kader Benhabreuche, président de l’Association des harkis de Fréjus (ci-dessus), avait ouvert la lecture d’hommages. Suivie de Brigitte Lancine, relayant le message de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de Florence Parly, ministre des Armées.

Rappelant notamment cette « cette déchirure  (…) cette plaie profonde » de ces harkis qui « avaient fait le choix de la France ».

David Rachline insistait pour sa part sur le fait de « manifester notre reconnaissance. Et celle-ci passe par la connaissance, notamment en direction des jeunes générations ».

Reconnaissant, « aujourd’hui, Fréjus réaffirme son attachement profond aux harkis, et la présente commémoration est un modeste témoignage de notre reconnaissance. Nous devons le plus grand respect à ces combattants et leurs descendants qui portent cette histoire avec courage et douleur. Qu’ils soient honorés à jamais, partout où ils reposent ».

Plusieurs dépôts de gerbes sont venus sceller cette cérémonie conclue par la sonnerie aux morts, une minute de silence avant que les autorités, personnalités et personnes présentes n’entonnent la Marseillaise dans un profond recueillement.

La Ville de Fréjus rend son traditionnel hommage aux harkis et aux formations supplétives

(*) Le mot “harkis“ est l’un des héritages les plus forts de la présence française en Algérie. Plus de 50 ans après l’indépendance algérienne, il revêt une désignation, celle des troupes musulmanes et de leurs familles, auxiliaires de l’armée française qui lui sont restées fidèles pendant la guerre d’Algérie.

Ces Algériens, anciens membres des forces supplétives de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, ont ensuite été laissés pour compte à partir de 1962. Après les accords d’Évian le 18 mars 1962, ce sont 55.000 à 75.000 harkis qui, selon les historiens, ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes.

Quelque 60.000 d’entre eux ont été admis en France, ceux-là même qui, aujourd’hui, avec leurs descendants, représentent une communauté estimée à un demi-million de personnes.