Ce 15 août 2019 marquait ce jeudi le 75e anniversaire du Débarquement de Provence sur les côtes méditerranéennes. Le maire de Fréjus, David Rachline, accompagné de la conseillère régionale, Christine Meunier, des représentants des corps d’armée – le lieutenant-colonel Christophe Baure (21e RIMa), le Lieutenant de vaisseau François Villette (représentant le Délégué militaire départemental) et le commissaire en chef de Première Classe Didier Gestat de Garambe (assistant départemental 83 DRIM) –, de nombreux élus et représentants des associations patriotiques, a présidé en fin de matinée une cérémonie à Fréjus-plage, au monument dédié aux Tirailleurs sénégalais et à l’Armée noire.
Pas ici par hasard…
Un lieu non choisi au hasard, mais bel et bien pour, en ce 75e anniversaire, marquer un hommage envers ces soutiens venus des anciennes colonies françaises qui apportèrent une contribution essentielle à cette Libération de Provence. Tant on sait effectivement que les armées d’Afrique du Nord et d’Afrique Noire – avec qui avaient d’ailleurs fusionné les Forces françaises libres (FFL), elles-mêmes composées de nombreux ressortissants des anciennes colonies françaises ont pris une part active à cette Libération de Provence.
Elles y ont secondé les soldats américains, en fait les 6000 premiers soldats à débarquer le 15 août. Puis, face à la faible résistance allemande rencontrée, l’armée “B“ (qui deviendra plus tard la 1ère Armée) commandée par le général de Lattre de Tassigny arriva à son tour, des troupes parties d’Afrique du Nord, de Corse et d’Italie du Sud.
S’il était prévu que le Débarquement eut lieu entre dans le Var, entre Bormes et Saint-Raphaël, utilisant les contreforts accidentés des Maures et des Estérels pour échapper notamment à l’artillerie allemande basée à Toulon, c’est finalement – après que la batterie du Cap-Nègre eut été neutralisée, après que de nombreux bombardements anéantirent les forces adverses du côté de Ramatuelle puis Cavalaire – vers Le Dramont et Agay, car la résistance allemande empêchera aux troupes alliées de débarquer comme prévu sur les plages de Fréjus et Saint-Raphaël.
La ville de Fréjus dépose une gerbe
S’il est méconnu au regard de l’opération “Overlord“ et du Débarquement de Normandie quelques semaines plus tôt, l’opération “Anvil“ (que Winston Churchill rebaptisera en opération “Dragoon“) était pourtant initialement programmée pour se dérouler de manière simultanée cette offensive “Overlord“ du 6 juin 1944 sur les côtes normandes. Elle fut cependant reportée pour diverses raison, la principale en étant un manque de péniches de débarquement. Un report qui engendra quelque 400 décès supplémentaires dans les rangs de la résistance française sur les bords de Méditerranée.
Le salut apprécié de la Patrouille de France
Au total, ce sont 450.000 hommes qui participèrent à cette Libération de Provence – avant de progresser et remonter le long du Rhône pour libérer les autres régions de France –, dont près de 260.000 soldats d’origine africaine. 464 de ces libérateurs de Provence reposent aujourd’hui à la nécropole de Boulouris.
Au nom de la ville de Fréjus, le maire David Rachline déposera une gerbe au pied du monument de l’Armée noire, accompagné quelques minutes plus par Kader Benhabreuche pour l’association des Harkis de France.
Sur le front de mer fréjusien, cette commémoration du 75e anniversaire du Débarquement de Provence fut en tout particulièrement suivie (3 à 350 personnes) et unanimement appréciée. À l’instar de ce passage d’autant plus remarqué et salué par des applaudissements nourris de la Patrouille de France au-dessus de la plage de la République – la bien-nommée en ce jour particulier –, un petit salut non inscrit au programme initial mais chaleureusement applaudi et remercié !