Ce 26 mars 2022, la ville de Fréjus saluait la mémoire des victimes, tombées lors de la fusillade de la rue d’Isly à Alger, le 26 mars 1962, il y a tout juste 60 ans.
De nombreuses personnalités étaient présentes autour du maître de cérémonie, Jean-Louis Barbier, adjoint au maire, délégué aux affaires militaires, représentant le maire de Fréjus, David Rachline, parmi lesquelles : Julie Lechanteux, Député Français au Parlement Européen, Brigitte Lancine, Conseillère régionale Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Christophe Chiocca, Conseiller départemental du Var, et Jean-François Debaisieux, adjoint au maire représentant Frédéric Masquelier, maire de Saint Raphaël.
Ceux qui ont vécu ce terrible épisode et leurs familles étaient présents, avec les portes drapeaux, les parachutistes, les associations nombreuses dont :
- le Rassemblement des Français d’Algérie du Var et de leurs amis, présidé par Jean-Paul Selles, le Cercle Algérianiste représenté par Jacques Boungab de l’Union des Harkis du Var, l’association Nationale des Enfants d’Algérois, représentée par Gisèle Corominas,
- l’Amicale des Harkis de Fréjus, représentés par Kader Benhabreuche,
- les Anciens de Boufarik et de Blida, représentés par René Alibert et Alain Aracil,
- l’ADIMAD et l’Amicale des Philippevillois et Constantinois représentés par Annie d’Agostino et Jean Mattéra.
Les discours émouvants, rappelaient que les violences n’avaient pas cessé après l’annonce de la signature des accords d’Evian, mais que des attentats, exactions contre les Harkis et ceux qu’on surnommera les « pieds noirs », avaient continué, et qu’ils ne peuvent pas être jetés dans les limbes du passé.
Le discours du maire, lu par Jean-Louis Barbier, rappelait : « Si certains ont préféré l’oubli et le silence, à Fréjus, nous sommes fiers de nous souvenir de ceux qui sont tombés dans les rues d’Alger ou d’Oran, ou encore égorgés dans les fermes, assassinés dans les déserts », relatant l’histoire de l’effroyable fusillade de la rue d’Isly le 26 mars 1962, qui fera officiellement, 80 morts dont deux fillettes de 10 ans, et 200 blessés.
« Fréjus rend hommage encore et toujours aux martyrs de cette tragédie. Le défi des commémorations de la guerre d’Algérie, est de réconcilier les parcours individuels dans notre histoire commune, nous permettant de nous projeter ensemble vers l’avenir…
Les innocents de l’Algérie Française, ce sont ces bourgeons qui feront éclore la Vérité sur ces massacres. Nous nous inclinons devant vos tombeaux et devant leurs mémoires éternelles ! Souvenons-nous avec émotion et avec dignité » Télécharger le discours intégral
Souvenons-nous dans l’honneur des drapeaux, et dans les chants de guerre, des noms des femmes, des enfants et des hommes de l’Algérie Française.
Souvenons-nous, qu’il y a maintenant 60 ans, des familles ont dû faire le choix de leur vie : « la valise ou le cercueil » comme l’a titré un film historique, c’est-à-dire rester et mourir, ou partir et survivre.
Après les dépôts de gerbes par les autorités et les représentants des associations, la sonnerie aux morts a retenti, suivie d’une minute de silence, entrecoupée du bruit des bourrasques du vent du sud, un signe….
La Marseillaise chantée par toute l’assemblée était suivie des chants de cette époque, dont le célèbre “C’est nous les Africains”, entonné à l’unisson.
Puis les autorités sous la conduite de Jean-Louis Barbier, ont chaleureusement salué les porte-drapeaux.
Enfin, le père Aguila, curé de la Cathédrale St Léonce de Fréjus, rappelant les principes de la chrétienté, bénissait l’ensemble des monuments et des participants à cette cérémonie.
Le monument à la mémoire de cette tragédie, orné des gerbes de fleurs, était une dernière fois, salué par les portes drapeaux.
Ce temps du Souvenir, s’est terminé autour du verre de l’Amitié, pendant lequel les familles ont échangé sur cette période, vécue par certains….