L’objectif visé est de diminuer l’intensité et de limiter la propagation des incendies par des opérations de débroussaillement, d’élagage et d’abattage au sein du peuplement forestier. Ces travaux seront respectueux du zonage des Tortues d’Hermann et tiendront compte :
- des enjeux paysagers – Site Classé du massif de l’Estérel oriental depuis 1996,
- des enjeux environnementaux – Site Natura 2000 Estérel depuis 1998,
- des enjeux sécuritaires.
Accès interdit au public
Le chantier actuel fait l’objet d’une signalisation marquée, sur ce secteur qui constitue l’une des portes d’entrée du massif de l’Estérel. Pendant toute la durée du chantier, l’accès au public sera interdit sur les espaces balisés, pour limiter les dangers possibles de projections de pierres et de fragments de bois. Il est demandé au public de respecter strictement la signalisation mise en place pour sa propre sécurité et celle des opérateurs.
Les surfaces de débroussaillement empiètent sur le site du Bombardier, géré par le CEN PACA ainsi que sur la forêt domaniale de l’Estérel, gérée par l’Office National des Forêts. Elles se trouvent également dans le périmètre du site Natura 2000 Estérel.
Opération en 2 temps
Afin de faciliter le travail des gestionnaires qui mettront en œuvre une opération pilote de lutte contre le mimosa d’hiver sur le territoire, le S.M.G.S.E. fait réaliser, dans un premier temps, un protocole particulier, avec une coupe des troncs de mimosa à 40 cm de hauteur, en même temps qu’un stockage des broyats sur les accotements.
Dans un second temps, afin de restaurer les habitats naturels originels du site, les animateurs Natura 2000 et le CEN PACA travailleront conjointement, avec des bénévoles, sur un chantier d’arrachage des souches et des drageons de mimosas. Mécanisée à la mini-pelle et manuelle, cette intervention sera réalisée au printemps en présence potentielle de Tortues d’Hermann. Toutes les précautions nécessaires seront donc prises, pour préserver les individus. Les broyats de mimosas d’hiver seront ensuite répartis sur les cheminements.
Après la réalisation d’un état des lieux, un protocole de suivis de l’efficacité de la méthode sera mis en place et des repasses organisées pendant plusieurs années, au vu de la dynamique de cette espèce très envahissante.
Cette opération est réalisée avec le soutien de l’Union Européenne, NextGenerationEU, de France Relance et de l’Office français de la biodiversité et le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) ainsi que de l’État.
Le Syndicat Mixte du Grand Site de l’Estérel (SMGSE), est maître d’ouvrage, et l’Office national des Forêts, maître d’œuvre. Ils réalisent tout au long de l’année l’entretien de débroussaillement de pistes inscrites au Plan Intercommunal de Débroussaillement et d’Aménagement Forestier (PIDAF) Estérel.
Histoire et origine
De son nom scientifique « Acacia dealbata », le mimosa d’hiver a été importé d’Australie, introduit en Angleterre en 1792 pour ses qualités ornementales. Cette espèce végétale a colonisé nos espaces naturels péri-urbains, à partir de 1864 à Cannes, puis en 1870-1875 dans le massif de l’Estérel. Cet arbre est actuellement cultivé pour son bois et ses fleurs, utilisées en fleuristerie et en parfumerie.
Dans le massif de l’Estérel, le mimosa d’hiver entre en compétition avec la végétation indigène, en formant des mimosaies denses. Il a aussi la capacité d’émettre des substances toxiques limitant la germination et la croissance racinaire des plantes voisines (effets allélopathiques).
Le feu et le mimosa d’hiver
Le mimosa d’hiver, très inflammable, provoque par sa présence une augmentation du risque d’incendies. De plus, ces derniers lui sont favorables car ils favorisent la germination des graines produites, dont la durée de vie est de 50 ans, dès que l’arbre a 5 ans.
Les travaux de Défense de la Forêt Contre l’Incendie (DFCI), visant à limiter la biomasse combustible sur des axes stratégiques empruntés par les moyens de lutte en cas d’incendie, favorisent néanmoins l’expansion du mimosa d’hiver. Ils provoquent une ouverture du milieu, propice au développement du mimosa, par une exposition forte au soleil et à ses rayonnements. De plus, cet arbre possède de fortes capacités de colonisation par drageonnement et rejets de souche.
L’action conjointe est donc destinée à réduire la présence du mimosa d’hiver, espèce exotique envahissante dans le massif de l’Estérel.