La Ville dénomme le dojo Sainte-Croix : « Dojo Claude Thomas »

Publié le 12 décembre 2025
Dénomination officielle du dojo avec Patrick Perona

Le Maire David Rachline a procédé à la dénomination officielle du dojo Sainte-Croix au nom de Claude Thomas, professeur de karaté aujourd’hui âgé de 88 ans. Une reconnaissance pour une figure locale qui a profondément marqué l’histoire sportive de Fréjus.

Des racines lointaines, un destin fréjusien

Né en 1937 à Hanoï au Vietnam, d’un père français et d’une mère vietnamienne, Claude Thomas a grandi entre cultures et épreuves. Élève de l’école militaire de Dalat dès 12 ans, il traverse la guerre d’Indochine puis celle d’Algérie, où il sert comme chef de section. À son retour, il est rapatrié au camp Robert de Fréjus. Présent le jour du drame de Malpasset, il participe avec son contingent à porter secours à la population sinistrée.

Passionné d’arts martiaux, il obtient son brevet d’État de judo tout en poursuivant son parcours militaire. À Fréjus-plage, il participe aux stages donnés au « Dojo Beach ». Un établissement dont il prend les rênes et qu’il nomme le Shinaï, où il donne des cours sur le sable et mêle sport et convivialité à travers sa double culture française et vietnamienne.

Fréjus, carrefour mondial du karaté

Visionnaire, Claude Thomas fait venir à Fréjus de grands maîtres japonais comme Sensei Kase. La ville devient alors une plaque tournante mondiale des arts martiaux. Lui-même voyage au Japon pour s’entraîner auprès des plus grands. En 1965, il fonde le premier club de karaté de Fréjus, enseignant dans la salle Riculphe, actuelle salle des mariages de l’Hôtel de Ville. Le club occupera ensuite la salle municipale Sudre, rue des Moulins. C’est au début des années 1980 que naît le dojo à la halle des sports Sainte-Croix.

Il y fait venir notamment Jean-Pierre Lavorato, aujourd’hui 10e dan de karaté, une distinction rarissime, et il y entraîne Patrick Perona, actuel adjoint au sport. « Claude est une figure des arts martiaux, il a initié toute une génération sur le territoire », rappelle ce dernier. Dans les années 1978/79, il crée encore la première école des cadres en France, au CREPS de Boulouris, pour former les futurs professeurs.

Un héritage toujours vivant

En 1987, Claude Thomas passe le relais à Jean-Pierre Lavorato, qui lui-même le passe à Marc Pisano, actuel président de la section. Aujourd’hui encore, la section karaté de l’AMSLF rassemble 120 licenciés, dont 30 enfants, et s’est ouverte au krav-maga. « Le dojo qui porte son nom, c’est une consécration. Il a œuvré pour le sport local et pour Fréjus, c’est une grande histoire qui se poursuit », confie son fils Serge.

Le Dojo Claude Thomas

Rénové l’an passé, le dojo propose désormais des équipements modernes : tatamis neufs, miroirs homologués, appareils de musculation muraux, rideaux anti-feu, luminaires LED et réfection complète du sol. Un investissement de 63 000 euros qui permet aux pratiquants de s’entraîner dans les meilleures conditions.