Féminicide de Caïs : une marche blanche en mémoire d’Iraïda rassemble 150 personnes à Fréjus

Publié le 21 février 2021

Une marche blanche a réuni quelque 150 personnes ce dimanche à Fréjus. Marche blanche organisée en mémoire d’Iraïda, cette jeune femme de 43 ans mortellement blessée à coups de couteau voici quinze jours par son conjoint âgé de 71 ans.

Une énième dispute conjugale mais celle-ci finit mal

Ses voisines et amies avaient en effet décidé de rendre hommage à la mère de famille tuée par son compagnon – mis en examen pour “meurtre par conjoint“ à l’issue de sa garde à vue et incarcéré – sous les yeux de deux de ses enfants, âgés de 6 et 12 ans.

La dispute conjugale, ce jour-là, tournera au drame.

“Si je parle, il me tuera“

Rendez-vous était donné place Agricola, avant que le cortège ne prenne la direction de la place Formigé via les rues du Général de Gaulle et Siéyès. Devant l’Hôtel de ville, un micro pour accueillir quelques mots de l’élue de la ville de Fréjus, Nassima Barkallah. L’adjointe à l’action sociale aura notamment rappelé ces terribles statistiques, « 146 féminicides en 2019, 90 encore en 2020, déjà plus d’une dizaine cette année », ou cette phrase, tout aussi horrible et malheureusement trop souvent entendue, « si je parle, il me tuera »

Puis les amies d’Iraïda, organisatrices de cette marche blanche, de prendre la parole pour rappeler qui était cette femme : « j’aurais voulu commencer en vous disant “bonjour“, mais depuis deux semaines (le drame s’est noué le dimanche 7 février dernier, Ndlr), il n’y a plus un “jour bon“ », dira l’une de ces amies éplorées.

« Les femmes doivent être aimées et non battues »

La famille, qui n’a pu se rendre disponible dans les temps pour être présente sur cette marche, aura néanmoins laissé ce message, « Iraïda était une femme combattante, et même une guerrière (…) on nous l’a enlevée brutalement (…) c’est difficile et douloureux, on ne peut accepter son départ (…) nous demandons à toutes les femmes victimes de violences de ne pas se taire, d’avoir le courage de demander de l’aide ».

Puis l’ensemble du cortège a pris la direction du quartier de Villeneuve, où Iraïda, qui faisait les saisons dans un hôtel de Saint-Aygulf, travaillait hors saison.

Dans quelques jours, le 8 mars prochain, sera la journée de la femme. L’occasion d’avoir une pensée supplémentaire pour Iraïda mais aussi les quelque 500 victimes recensées depuis 2017…

Tuée de multiples coups de couteau le 7 février dernier, Iraïda était alors déjà la 10e victime de féminicide à comptabiliser en cette année 2021