Napoléon : il s’est éteint il y a 200 ans jour pour jour ce 5 mai !

Publié le 5 mai 2021

Il y a 200 ans jour pour jour, le 5 mai 1821 à 17h49 très exactement, Napoléon Bonaparte, Empereur de France en exil sur l’Île anglais de Sainte-Hélène, au large des côtes de l’Angola et de la Namibie, s’éteignait à l’âge de 51 ans.

Le natif d’Ajaccio, né Bonaparte le 15 août 1769 du nom de famille d’une dynastie, était exilé depuis 5 ans et 200 jours, menant une vie austère et étriquée sur ce bout de terre britannique perdu au milieu de l’Atlantique sud. Il y avait été envoyé par les Anglais justement, en 1815, au lendemain de ce qui reste comme un haut fait d’armes de l’Histoire de France, malheureusement perdu, du côté de Waterloo.

Malade – beaucoup de bruits circulent sur son état de santé et les pathologies dont aurait souffert Napoléon sur Sainte-Hélène – , l’Empereur sacré à Paris le 2 décembre 1804 sait que ses jours sont comptés. Plus de trois semaines plus tôt, il avait fait appel au général Montholon qui l’avait suivi dans cet exil, pour lui dicter les premières lignes de son testament. Il le signera de sa main le 15 avril, y apportant quelques ajouts jusqu’au dernier moment. Dont ces précisions, « je meurs dans la religion catholique apostolique et romaine », ou encore, « je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé… » (*)

Débarquement à Fréjus le 17 Vendémiaire an VIII

S’il n’est nulle question ici de refaire l’ensemble de la riche vie de Napoléon, rappelons-en néanmoins quelques épisodes, qui concernent tout particulièrement la ville de Fréjus. Car c’est bel et bien dans le port de la cité romaine qu’a débarqué Napoléon le 17 Vendémiaire de l’an VIII (le 9 octobre 1799) au retour victorieux de sa campagne d’Égypte.

Lieutenant en second dans l’artillerie dès l’âge de 16 ans, Napoélon est devenu général en 1789, au début de la Révolution française, à tout juste 19 ans.
Alors que les monarchies européennes font la guerre à la France républicaine, le général Napoléon est envoyé commander l’armée en Italie. Il remportera de nombreuses batailles (Arcole, Rivoli…) lors de cette campagne (1796-1797), qui aideront à construire sa légende, et l’amèneront à être désigné pour repartir mener les combats contre les Anglais en Égypte.

“La Muiron” mouille en rade de Fréjus avant le débarquement

Qualifié d’immortel par ses contemporains, Napoléon a pour charge, sur les bords du Nil, de s’emparer de l’Égypte et de l’Orient et de contrecarrer les plans britanniques d’invasion commerciale sur la route des Indes orientales.

D’autres rumeurs évoqueront le “renvoi“ du général Napoléon sur les champs de bataille comme un moyen d’éloigner un Bonaparte par trop encombrant et ambitieux.

Peut-être pour cette raison que le général en chef, ayant transmis ses pouvoirs au général Kléber en août 1799, choisit de regagner la France, embarquant à bord de la frégate “La Muiron“, escortée de trois autres bâtiments, et quittant ainsi Alexandrie.

Pas de demi-tour pour Napoléon

Après 46 jours d’une traversée finalement sans histoire, et sans que la crainte de l’amiral Gantheaume – qui pensait impossible de na pas croiser la flotte anglaise – ne se concrétise (jusque-là), la flottille repartira d’Ajaccio le 8 octobre, prête à débarquer sur le continent.

Mais, en vue des côtés françaises, elle rencontre les vaisseaux de l’amiral Keith. Napoléon ira alors à l’encontre du général Gantheaume qui enjoint à faire demi-tour et rejoindre la Corse. Bien lui en prit puisque la flotte du “petit“ général mouillera en rade de Fréjus ce même jour en soirée, le 16 Vendémiaire de l’an VIII.

Comme il n’y avait pas de malades à bord, comme la peste avait cessé en Égypte six mois avant son départ, il fut permis immédiatement à Bonaparte et sa suite de débarquer à Fréjus-plage à 9h le matin du 17 Vendémiaire an VIII pour le calendrier révolutionnaire, le 9 octobre 1799, calendrier grégorien (**).

Hôtel Peyrremond et de la Poste

Avant de repartir le soir même pour Paris, Napoléon se reposera quelques heures à l’hôtel Peyrremond, rue du général de Gaulle, que l’on connaissait jusqu’il y a peu encore sous le nom d’hôtel Arena.

Napoléon fera une autre halte à Fréjus. En 1814, peu après son abdication, sur la route de son (premier) exil pour l’Île d’Elbe, il passera une nuit, celle du 27 au 28 avril, à l’Hôtel de la Poste, toujours rue de Gaulle.

Ironie de l’histoire, c’est dans ce même hôtel et cette même chambre que le pape Pie VII, trois mois auparavant, séjourna sur la route de Rome, et cinq années après que Pie VII toujours, fut gardé prisonnier dans cet hôtel… par Napoléon.

Appel aux particuliers pour organiser une exposition

D’autres évènements (ou sites) relient l’époque napoléonienne et la cité romaine.

C’est dans cet esprit – et dans le cadre de la commémoration de cet anniversaire – que la Ville de Fréjus travaille actuellement sur toute une série d’animations qui prendra place sur la seconde quinzaine d’août. Notamment une exposition, intitulée “Collection privée“, et pour laquelle la municipalité lance un appel aux propriétaires de reliques, objets, peintures, livres… en lien avec Napoléon, qui souhaiteraient prêter leurs biens à cette occasion.

(*) Le corps de Napoléon Bonaparte est ramené en France en 1840, avant d’être déposé aux Invalides à Paris.

(**) Une colonne sera même érigée à cet endroit en 1888, finalement démontée en 1912.